Voyager dans une villa de rêve sans payer : le boom de l’échange de maisons de luxe

May 27, 2025 • By Carissa Hebert

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Par Lucile Escourrou

Il y a 4 jours

Encore confidentiel, l’échange de logements très haut de gamme commence à séduire en France. Sur des plateformes sélectives, les voyageurs s’invitent dans des villas spectaculaires ou des résidences de rêve, à condition d’ouvrir leur propre maison. Luxe discret, mais réel.

L’échange de maisons a le vent en poupe. Encore confidentiel, l’échange de logements très haut de gamme commence lui aussi à trouver sa place en France. Séjourner face à Buckingham Palace ou dans une villa paradisiaque au cœur d’une réserve naturelle d’Afrique du Sud, des rêves en passe de devenir possible… sous certaines conditions.

L’échange de maisons, tendance de la décennie

Rien que sur la plateforme HomeExchange, sorte de Airbnb de l’échange testé pour vous par la rédaction du Figaro, ce ne sont pas moins de 460.000 échanges qui ont eu lieu l’année dernière, dont presque un tiers en France. Viennent ensuite l’Espagne, les États-Unis, l’Italie et le Canada.

Dormir chez l’habitant, sans l’habitant, séduit une nouvelle génération de voyageurs. Économies, écologie, tranquillité, immersion… les arguments sont nombreux. S’y ajoutent la simplicité d’organisation, grâce à des plateformes comme HomeExchange, Intervac, Homelink ou Switchome, et une certaine idée de la confiance mutuelle. Beaucoup évoquent même un sentiment de reconnaissance inattendu : prêter et se faire prêter un logement sans transaction financière crée un lien. Une magie que les plus fortunés découvrent à leur tour.

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HomeExchange Collection : quand le service fait la différence

Depuis 2022, HomeExchange propose une version plus exclusive baptisée HomeExchange Collection. L’abonnement annuel passe de 175 à 850 euros, pour un accès à des logements plus haut de gamme : maison en bois signée David Zahle au Danemark, loft ultra-connecté à Brooklyn, villa avec piscine au cœur de Singapour…

Mais ici, le luxe se niche aussi dans le service. Les membres Collection bénéficient d’un assistant personnel capable de rechercher des séjours à leur place et, surtout, de les accompagner en cas d’imprévu. Après un mois dans une maison coloniale en Colombie, puis une semaine dans un appartement avec rooftop à Bogotá, Valérie, cheffe d’entreprise à la retraite, voit son échange suivant à Medellín annulé à la dernière minute : «Il ne restait que quelques jours pour rebondir. L’assistance a cherché, sans succès. Mais ils ne m’ont pas laissée tomber : ils nous ont réservé une très belle chambre d’hôtel, jusqu’à 350 dollars la nuit, pour la semaine.»

Un accès réservé aux maisons d’exception

Payer des frais plus élevés que le commun des mortels ne suffit pas pour rejoindre HomeExchange Collection. La sélection se fait sur dossier. « Quatre critères sont pris en compte : la valeur du logement, l’emplacement, la conception et les équipements », détaille David Bucci, directeur de la plateforme. Un algorithme interne évalue plus de 200 points pour garantir l’équité. Une maison située dans un lieu moins prestigieux peut tout de même être retenue si elle excelle en design ou en confort. En pratique, les biens estimés à moins de 500.000 euros ont toutefois peu de chances d’intégrer la sélection.

ThirdHome : un club très privé

Le château de Vezin, celui de Gaëlle, dans la Vallée de la Loire.

Bien plus confidentiel, jouant la carte du luxe assumé, ThirdHome veut prendre de l’ampleur à son tour sur le marché français. Comme son nom le sous-entend, il s’agit de proposer un échange aux propriétaires ayant déjà une résidence secondaire d’exception. Née aux États-Unis, l’entreprise a été fondée par Wade Shealy, entrepreneur milliardaire. L’histoire officielle veut que cet ancien étudiant géorgien, qui vendait des bibles en porte à porte, ait fait fortune dans l’immobilier de villégiature avant de créer ThirdHome. Son idée : pouvoir voyager selon ses critères d’exigence, tout en faisant vivre sa propriété secondaire en la prêtant à d’autres membres triés sur le volet.

Gaëlle, Française installée en Angleterre et propriétaire d’un somptueux château dans la vallée de la Loire, a été repérée via ses annonces de location. «Il suffit de rendre sa maison disponible une semaine par an pour accéder au catalogue», explique-t-elle. Inscrite depuis plus de 10 ans sur ce site jusqu’ici confidentiel, elle le recommande les yeux fermés : « C’est un club de propriétaires qui prêtent aussi leurs résidences. Ils sont donc respectueux. Nous avons même reçu des célébrités. Mais surtout, nous n’avons jamais eu un seul souci alors que lorsqu’on loue le château, souvent nous sommes confrontés à une philosophie assez désagréable qu’on peut résumer par “je paye donc je fais ce que je veux…” »

L’échange comme marque de confiance

Malgré les frais d’adhésion à la plateforme ainsi que, pour chaque séjour, de 500 à 2000 dollars la semaine, Gaëlle voit les avantages : un assistant personnel pour trouver la perle rare pour ses prochaines vacances et l’accès à 17.000 très haut de gamme dans le monde. Les membres cumulent des « clés » en fonction de leurs échanges et bénéficient, eux aussi, d’un assistant personnel pour organiser leurs vacances. Villas de rêve en Thaïlande, penthouses avec vue sur Buckingham, chalets design dans le Colorado : tout est accessible, ou presque.

«On entre dans la vie privée de nos hôtes. Il y a les photos de famille, les bibliothèques… C’est un privilège, et tout le monde joue le jeu», note Gaëlle. Aujourd’hui, ThirdHome cherche activement à élargir son catalogue en France. Un “club dans le club” permet d’accéder aux biens les plus rares en priorité. Gaëlle se souvient ainsi d’un séjour à Ibiza dans une maison louée habituellement 40 000 euros la semaine. La vie de château… même loin du sien.

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